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Loïc Roger, d’après une dépêche de l’AFP et la revue Nature, mai 2008.
Le nombre des cellules spécialisées dans le stockage des lipides, ou adipocytes, défini dans l’enfance, reste constant pendant toute la vie avec un renouvellement des cellules de près de 10% par an, selon une étude publiée dans la revue scientifique britannique Nature.
Une équipe de chercheurs conduite par Kirsty Spalding, de l’Institut Karolinska de Stockholm, a établi que les deux déterminants majeurs de l’obésité sont le nombre des adipocytes ainsi que leur taille.
Les biopsies de la graisse abdominale de 687 sujets, minces et obèses ont été étudiées. Combinées à des données similaires provenant d’enfants, l’équipe a montré que le nombre moyen de cellules graisseuses augmentait jusqu’à 20 ans et restait relativement constant par la suite, étroitement lié à l’IMC.
Le nombre total de cellules graisseuses dans le corps est stable, la production de nouvelles cellules étant contrebalancée par une disparition égale des cellules qui meurent. De ce fait, une baisse de poids importante à l’âge adulte ne fait que réduire la masse des cellules, que les nouvelles cellules retrouvent rapidement.
Les nouvelles cellules fixant la graisse générée pendant et après la réduction de poids ont besoin de s’enrichir rapidement en lipides. Ce qui expliquerait, au moins partiellement, pourquoi c’est si difficile de maintenir le poids auquel on est arrivé après avoir maigri".
Les chercheurs ont constaté aussi que les adipocytes commençaient à se développer plus tôt chez les obèses (vers l’âge de 2 ans) que chez les personnes d’un poids normal (entre 5 et 6 ans), que l’augmentation était deux fois plus rapide pour les obèses mais s’arrêtait aussi plus tôt (16 ans et demi contre 18 ans et demi chez les autres).
Cette étude confirme les statistiques qui font apparaître que la majeure partie des adultes obèses l’étaient depuis l’enfance : seulement 10% des enfants d’un poids normal sont devenus obèses, et plus des trois quarts des enfants obèses ont conservé cette obésité.
Ces données -un nombre d’adipocytes déterminé dès l’enfance et un renouvellement régulier- devraient, selon les chercheurs, rendre possible la définition de nouveaux objectifs pour la thérapie de l’obésité : agir dans l’enfance, pour limiter le nombre des adipocytes, ou dans l’âge adulte, pour freiner le remplacement des cellules mortes par de nouvelles cellules.
Référence : Spalding, K. L. et al. Nature