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Dans le prolongement de ses travaux sur les repères alimentaires du Programme National Nutrition Santé (PNNS), l’Anses a souhaité approfondir les effets sur la santé de la répartition des prises alimentaires au cours de la journée. 

Dans son expertise, elle a analysé l’ensemble de la littérature scientifique relative à la chrononutrition, tant sur les aspects liés aux mécanismes biologiques qu’aux relations épidémiologiques. Elle constate un manque d’études robustes dans ce domaine et souligne l’importance de mener des études et recherches spécifiquement conçues pour définir les relations entre répartition temporelle des prises alimentaires et les effets sur la santé.

Il ressort tout de même quelques conclusions intéressantes de cette analyse de la littérature.

Dîner léger au moins deux heures avant le coucher

Il existerait un lien entre un apport énergétique élevé dans la soirée (moins de 2 heures avant l’heure du coucher chez l’adulte) et prise de poids, augmentation du risque d’obésité et des facteurs de risque métabolique. L’Anses préconise donc de prendre un dîner léger le soir et de manger suffisamment tôt pour respecter un délai d’environ deux heures entre le dîner et le coucher.

Intérêt d’un jeûne nocturne prolongé mais en ne sautant pas le petit-déjeuner

Chez les adultes, un jeûne nocturne prolongé serait associé à une réduction des facteurs de risque cardiométabolique, mais seulement si un petit déjeuné est consommé le matin. Dans le cas contraire, ce jeûne prolongé serait associé à une augmentation de ces risques. Il manque encore des données à l’Anses pour émettre des recommandations fiables mais il semblerait que la prise d’un petit déjeuner soit à favoriser.

L’importance d’un apport calorique journalier plus important le matin

Une proportion plus grande de l’apport calorique journalier pris le soir est associée à un poids ou une prise de poids plus élevés ainsi qu’une augmentation des facteurs de risque cardiométabolique dans la population adulte. A l’inverse, une proportion plus grande de l’apport calorique journalier pris au petit déjeuner est associée à un poids plus bas ou à une prise de poids moins élevée chez l’adulte.

Comme précédemment, il manque encore des données à l’Anses pour émettre des recommandations fiables mais il semblerait qu’il soit bénéfique de réduire les apports caloriques le soir (dîner et en-cas) en privilégiant leur redistribution en matinée (au petit déjeuner).

 

En parallèle de ces travaux, l’Anses s’est également penchée sur les risques associés à l’absence de petit déjeuner chez les enfants.

Distribution de petit déjeuner à l’école : un risque non nul et sans bénéfice démontré

L’Anses a été saisie par la Direction générale de la santé pour étudier les effets éventuels de la distribution de petits déjeuners à l’ensemble des enfants dans certaines écoles primaires volontaires des réseaux d’éducation prioritaire.

Afin de répondre à cette question, l’Agence s’est penchée en deux temps sur des données disponibles. Dans la première partie de ses travaux menés en 2021, les données, bien qu’incomplètes, indiquent qu’en semaine seuls 6 % des enfants ne prennent pas de petit déjeuner.

Dans la seconde partie des travaux publiés fin mai 2024, l’Agence souligne que :

  • en augmentant les apports énergétiques, la prise d’un petit déjeuner supplémentaire pourrait aggraver le risque de surpoids et d’obésité ou déséquilibrer le régime alimentaire, a fortiori si les aliments sont riches en sucre ;
  • il n’y a pas de preuves scientifiques de risque de surpoids, d’obésité ou d’altération des performances cognitives lié à l’absence de petit déjeuner chez les enfants ;
  • un manque d’appétit le matin pourrait être dû à un dîner trop copieux ou trop tardif, ou à une durée de sommeil trop courte.

Au regard de ces enseignements, l’Agence estime que l’absence de petit déjeuner ne doit pas conduire à une compensation systématique. Elle doit avant tout alerter sur l’hygiène ou les conditions de vie générale de l’enfant, qui peut être à l’origine de problèmes de santé et notamment d’obésité.

 

Source : Anses.fr – Du petit déjeuner au dîner : quelle répartition des prises alimentaires dans la journée ? – publié le 29 mai 2024