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Le concept d’ultra-transformation prend une place de plus en plus importante dans le cadre de la reformulation des aliments et du clean label. Plusieurs études, bien qu’observationnelles, ont fait la une, suggérant notamment une incidence de maladies (cardiovasculaires, diabète, cancer) et une hausse du taux de mortalité suite à la consommation de ce type d’aliments.
Le fait est que ces aliments ultra-transformés, qui correspondent pour une partie d’entre-eux à des aliments prêts à être consommés immédiatement, répondent à une demande de certains consommateurs. Par conséquent, au-delà de l’aspect purement santé, la consommation de ce type d’aliments s’explique surtout par le comportement, et potentiellement le contexte de la prise alimentaire. En 2017, l’étude INCA3 de l’Anses avait souligné les différents contextes de prise des repas et de consommation des aliments, avec une part non négligeable qui étaient consommés en extérieur.
Dans la continuité de ces résultats, des chercheurs brésiliens se sont penchés sur la question du contexte alimentaire, pour éventuellement expliquer la consommation d’aliments ultra-transformés. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé les données d’une étude britannique menée sur des adolescents entre 2014 et 2016, regroupant près de 542 adolescents. Le contexte alimentaire a été évalué sur la base du déjeuner et du dîner, avec les informations suivantes : les personnes présentes au repas (i.e., repas pris seul, en famille ou avec des personnes extérieures), le fonctionnement de la télévision pendant ce repas, et si la prise alimentaire s’est effectuée ou non à table. En parallèle, la classification NOVA a été utilisée pour hiérarchiser les aliments consommés selon leur degré de transformation. Des analyses statistiques ont ensuite été menées (analyse factorielle plus précisément) pour tenter d’expliquer la consommation d’aliments classés comme NOVA 4, par les éléments de contexte recueillis.
Au total, sur cet échantillon d’adolescents, les aliments classés NOVA 4 (donc ultra-transformés) expliquent 67% de la prise énergétique totale. Trois éléments de contexte ont été déterminés le déjeuner, à savoir : à l’école, en famille en regardant la télévision, et à l’extérieur du domicile. Pour le dîner, les éléments de contexte sont les suivants : dîner seul dans la chambre avec la télévision allumée, repas de famille avec la télévision allumée, et à l’extérieur du domicile avec des amis. Pour le déjeuner, aucun de ces éléments de contexte ne permet d’expliquer la consommation d’aliments ultra-transformés. Pour le dîner en revanche, le fait de le prendre seul avec la télévision allumée, ou bien à l’extérieur avec des amis permet d’expliquer cette consommation.
C’est globalement la notion d’immédiateté qui ressort significativement associée avec la consommation d’aliments ultra-transformés, ce qui concorde avec la « praticité » de ce type d’aliments. Il est intéressant de voir que le contexte du repas en famille, malgré le fonctionnement de la télévision, n’explique pas cette consommation, montrant ainsi que le contexte peut jouer un rôle primordial. Les repas pris en famille, par opposition aux repas seuls, peuvent donc être un rempart contre la consommation de ce type d’aliments.
Eating context and ultraprocessed food consumption among UK adolescents.
Article publié le 11 mars 2021 dans le British Journal of Nutrition.
Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1017/S0007114521000854