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La naissance d’un enfant marque un tournant dans la vie d’une femme, et cela peut influencer ses habitudes alimentaires. La responsabilité de nourrir un enfant et le désir de « bien faire » peuvent motiver certaines mères à adopter des habitudes plus saines, voire à privilégier des aliments biologiques. De plus, des facteurs émotionnels comme le stress post-partum ou des influences sociales peuvent jouer un rôle dans ces changements.
L’objectif principal de cette étude était d’identifier et de caractériser les changements alimentaires sur 4 ans des femmes ayant eu un enfant. Un autre objectif était d’identifier si le niveau d’éducation intervenait dans ces changements.
Les auteurs se sont appuyés sur la cohorte française NutriNet-Santé, lancée en 2009. Les questionnaires de fréquence alimentaire de 2014 et 2018 ont été utilisés. Un total de 4 194 femmes en âge de procréer ont été incluses dans l’étude. Elles ont ensuite été séparées en quatre groupe selon leur statut maternel :
- Femmes avec précédents enfants : ont déjà au moins un enfant ou qui étaient enceintes au moment du questionnaire de 2014, et n’ont eu aucun nouvel enfant entre 2014 et 2018 (n = 2 269)
- Femmes multipares : ont déjà au moins un enfant ou qui étaient enceintes au moment du questionnaire de 2014, et ont eu au moins un autre enfant entre 2014 et 2018 (n = 237)
- Femmes primipares : ont eu leur premier enfant entre 2014 et 2018 (n = 231)
- Femmes nullipares : n’ont jamais eu d’enfants avant le questionnaire de 2018 (mais peuvent être enceintes au moment de ce questionnaire) (n = 1 457)
Entre les deux questionnaires, selon un des modèles utilisé, les femmes sans enfants augmentaient leur consommation de légumes alors que les femmes primipares la diminuaient. Elles augmentaient leur consommation de noix, graines et légumineuses et diminuaient leur consommation de céréales raffinées de façon plus importante que les femmes primipares et multipares. Les femmes primipares diminuaient leur consommation de café, thé et alcool alors que les trois autres groupes augmentaient leur consommation. Elles augmentaient aussi leur consommation de produits laitiers compare aux femmes sans enfants ou avec des enfants précédents.
Sur la période, tous les groupes ont vu leurs scores de qualité nutritionnelle augmenter hormis le PANDiet et le ratio de protéines végétales. De même, tous les groupes ont consommé plus d’aliments biologiques sur cette période, mais dans des proportions variables selon les groupes.
→ En conclusion, les femmes sans enfants tendaient à suivre à un régime plus durable alors que les femmes ayant accouché pendant l’étude augmentaient leur apport énergétique, leur consommation de produits laitiers tout en réduisant leur consommation de caféine et d’alcool. Ces changements étaient influencés par le statut social des femmes.
Les auteurs insistent sur le fait que si la sensibilisation sur l’alimentation des bébés est actuellement promue, ce n’est pas encore le cas pour la sensibilisation sur l’alimentation des mères, et des partenaires. Cela est d’autant plus important car c’est une période propice aux changements d’habitudes qui pourrait permettre de promouvoir des régimes plus sains et durables.
« What are the changes in mothers’ diets after the birth of a child: results from the NutriNet-Santé cohort »
Article publié le 18 octobre 2024 dans British Journal of Nutrition
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.1017/S000711452400117X
Photo d’illustration issue de la banque d’images Pexels