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Le cancer colorectal, qui affecte le côlon et le rectum, touche chaque année près de 43 000 personnes en France. En termes d’incidence, le cancer occupe la troisième place des cancers en France. La survie des patients, au moment du diagnostic, est de 63% à 5 ans, et de 52% à 10 ans. Dès lors, de nombreux travaux de recherche ont été menés pour savoir ce qui, dans le mode de vie en général, pouvait améliorer l’espérance de vie des patients diagnostiqués.
Parmi ces facteurs, la nutrition évidemment, et plus précisément le café. Des études in vitro et in vivo ont déjà démontré que le café possédait des propriétés anti-néoplasiques : loin d’être un traitement contre le cancer, il s’agirait potentiellement d’une solution viable pour améliorer la survie des patients cancéreux. Deux mécanismes sont proposés pour expliquer ces effets du café : soit une meilleure sensibilité à l’insuline, soit des constituants bioactifs du café. Des études épidémiologiques ont déjà montré les bénéfices du café sur les patients atteints de cancers colorectaux au stage 3. En revanche, aucune étude n’existe concernant le stade 4 (le plus grave, dit métastasique) et les effets du café.
Cette étude a regroupé les données relatives à 1171 patients atteints de cancers colorectaux au stade 4. Ces patients avaient en réalité déjà participé à une étude d’efficacité d’un médicament. Dans ce cas précis, les chercheurs ont fait abstraction de l’effet du médicament, pour se concentrer sur les apports en café. Pour cela, des questionnaires alimentaires ont été utilisés, permettant aux chercheurs de discriminer les forts consommateurs de café de ceux qui n’en prenaient pas. En parallèle, la survie des patients a été scrutée.
Globalement, la consommation de 2 à 3 tasses de café par jour conduit à une réduction significative du risque de mortalité des patients : cette association n’est pas significative pour les non-consommateurs, ou bien pour ceux qui ne consomment qu’une tasse de café par jour. Toujours sur la probabilité de survie, de manière intéressante, les chercheurs ont noté que les associations étaient plus significatives pour du café décaféiné que pour du café « normal » : le bénéfice est perceptible dès 2 tasses de café décaféiné/jour, alors que ce bénéfice n’apparaît pour le café « normal » qu’à partir de 4 tasses de café/jour.
La principale limite de cette étude correspond aux questionnaires alimentaires pour évaluer de manière précise la consommation de café, et surtout la discrimination entre du café « normal » et du café décaféiné. La différence entre ces deux types de café suggère que ce n’est pas tant la caféine (mécanisme sur l’insuline) mais plus les autres bioactifs du café qui expliquent les bénéfices observés.
Association of Coffee Intake With Survival in Patients With Advanced or Metastatic Colorectal Cancer
Article publié le 17 septembre 2020 dans JAMA Oncology.
Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1001/jamaoncol.2020.3938