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Céline Le Stunff. D’après l’avis de l’Anses du 6 mars 2013
La demande d’avis concernait l’utilisation d’un lait pasteurisé traité par ultraviolet (UV). Ce nouvel aliment (NA) est issu d’un lait préalablement pasteurisé subissant secondairement une irradiation prédéterminée d’ultraviolet de type C UV-C (200-310 nm) afin d’allonger sa durée de conservation à 21 jours (alors que le lait pasteurisé a une durée de vie de 12 jours). Par ailleurs, ce traitement a également pour effet d’élever considérablement la teneur en vitamine D3 puisque les UV-C agissent sur le 7-déhydrocholestérol, précurseur de la vitamine D3 présent dans le lait.
Le rapport d’évaluation initiale, réalisé par les autorités irlandaises, a été soumis à l’Anses pour observations ou objections éventuelles, au titre du Règlement CE N° 258/97 relatif aux nouveaux aliments et aux nouveaux ingrédients alimentaires. Les autorités irlandaises n’ont pas identifié de problème de sécurité lié à la consommation de lait pasteurisé traité avec des rayons UV-C tel que spécifié dans ce dossier.
L’expertise collective Anses a été réalisée par le Comité d’experts spécialisé «Nutrition humaine» et le groupe de travail (GT) pérenne «Evaluation des substances et procédés soumis à autorisation en alimentation humaine (ESPA)». Leurs principales conclusions sont les suivantes :
- Pas de problème de sécurité d’emploi du NA du point de vue toxicologique ;
- Pas de risque avéré de surexposition ou de dépassements des limites de sécurité établies pour la vitamine D, sauf en cas de dysfonctionnement de la ligne de production et lait qui passerait quatre fois plus de temps dans l’unité de traitement.
- La qualité microbiologique du lait obtenu est notablement améliorée, le niveau de flore totale mésophile étant inférieur à 10 UFC/mL immédiatement après traitement (le lait pasteurisé employé comme témoin dans les essais peut contenir une teneur en flore totale mésophile acceptable jusqu’à 1000 UFC/mL) ;
- Les variations notoires de la composition du lait selon la saison (hiver vs printemps/été) devraient faire l’objet de spécifications de la part du pétitionnaire ;
- Il conviendrait de préciser l’énergie moyenne (en Joule absorbé/kg ou litre de lait) et de comparer ce traitement avec d’éventuelles données bibliographiques ou expérimentales sur des laits pouvant contenir des concentrations en lipides significativement différentes de celles testées dans les essais et qui peuvent être susceptibles à l’oxydation induite par le traitement aux UV ;
- Il aurait été nécessaire d’analyser les effets (analyse sensorielle + mesure globale de l’oxydation lipidique) du procédé sur au moins deux types de lait (printemps/été et hiver), pour prendre en compte les effets de la saisonnalité sur la composition. En effet, la teneur en AGPI LC, sensibles à l’oxydation, telle que celle provenant de ce type de rayonnement, est plus élevée dans le lait de printemps. En outre, la variabilité des concentrations en 7-déhydrocholestérol dans le lait en fonction des saisons est peu connue.
- Le NA devrait être comparé au lait cru non pasteurisé ou au lait microfiltré, plutôt qu’au lait pasteurisé, afin de mieux comprendre les caractéristiques du NA qui résultent du traitement conjoint par pasteurisation et rayonnement UV.
- Il conviendrait de conduire des analyses sur les protéines majeures du lait (notamment les caséines) pour s’assurer que leurs concentrations relatives, ou leur intégrité dans le lait, n’aient pas été notablement altérées par le traitement.
- En raison de l’existence d’autres sources/vecteurs pour la vitamine D, les experts recommandent que soient suivis les niveaux de consommation du NA en tant qu’aliment ou ingrédient après sa commercialisation.
Source : http://www.anses.fr/sites/default/files/documents/NUT2013sa0014.pdf