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Marie Deniel. D’après www.europa.eu, 11 janvier 2011
Dans le cadre de la veille permanente qu’elle exerce, l’Anses a fait un 1er examen des études récemment publiées sur l’aspartame. Il s’agit en particulier d’une étude italienne réalisée chez la souris et indiquant un lien entre aspartame et incidence de certaines tumeurs chez ces animaux. La seconde étude, danoise, porte sur l’association entre la consommation de boissons édulcorées et le risque d’accouchement prématuré induit.
Dans le cadre de l’audition du Dr Soffritti, auteur principal de l’étude chez la souris, plusieurs questions d’ordre méthodologique ont été soulevées par l’Anses (manque de reproductibilité, méthodologie différente de la méthodologie de référence « OCDE », résultats paradoxaux…), conduisant les experts à demander la réalisation de travaux complémentaires selon les protocoles validés par la communauté internationale.
Scientifiquement, l’étude danoise constitue un élément nouveau sur d’éventuels effets sanitaires des édulcorants, d’autant qu’elle est basée sur un effectif important (plus de 60 000 grossesses). Comme le suggèrent les auteurs, elle nécessite néanmoins des travaux complémentaires car l’association entre boissons édulcorées et accouchement prématuré est liée à une prématurité induite ou provoquée (c’est-à-dire un déclenchement de l’accouchement pour souffrance fœtale et non une prématurité naturelle), dont les mécanismes en œuvre ne sont pas clairement discutés.
Ces deux études ne remettent pas en cause les recommandations établies aux niveaux international (OMS), européen (EFSA) et américain (FDA), à savoir une dose journalière admissible de 40 mg/kg de poids corporel par jour. Cependant, elles invitent à des travaux scientifiques complémentaires afin d’actualiser l’évaluation des bénéfices et des risques liés aux substances édulcorantes.
Enfin, il convient de signaler que l’Anses a transmis ces premiers éléments d’analyse à l’EFSA, dont le panel d’experts se réunira prochainement pour l’évaluation des édulcorants pour l’Europe.