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La DGCCRF a mené en 2023 une vaste enquête sur les arômes alimentaires, utilisés dans des produits de grande consommation comme les biscuits, les boissons ou les plats préparés. L’objectif était de contrôler le respect des règles d’étiquetage relatives à la composition, l’étiquetage et les allégations. 294 établissements ont été inspectés et 136 produits analysés en laboratoire.

Un arôme est défini par le règlement (CE) n°1334/2008 comme un ingrédient non destiné à être consommé en l’état, mais ajouté pour conférer ou modifier une odeur et/ou un goût.

Les allégations de naturalité sont particulièrement encadrées. Pour revendiquer « arôme naturel de X », au moins 95 % de la partie aromatisante doit provenir de la source X. Si ce seuil n’est pas atteint mais que la saveur principale reste X, l’opérateur doit utiliser la mention « arôme naturel de X avec autres arômes naturels ». Enfin, la dénomination « arôme naturel » est réservée aux cas où la flaveur ne correspond pas à la source utilisée. Ces règles visent à éviter toute ambiguïté pour le consommateur.

Les résultats de l’enquête ont révélé des manquements fréquents :

  • Absence de mention de l’aromatisation dans la dénomination de vente (« yaourt vanille » alors qu’il s’agissait d’arômes)
  • Libellés trompeurs (« arôme de raisin » au lieu de « arôme naturel de raisin »)
  • Recours à des ingrédients « alibis » (ajout d’une faible quantité d’amande complétée par un arôme synthétique d’amande amère).

En laboratoire, plusieurs anomalies ont été constatées : emploi du terme « naturel » pour des arômes synthétiques, non-respect des teneurs annoncées (ex. extrait de vanille sous-dosé en vanilline), ou présence de substances interdites (colorants, dioxyde de titane, dioxyde de silicium). Des fraudes sur l’origine ont aussi été détectées, comme un sirop de coquelicot présenté comme issu de Nemours alors qu’il ne contenait qu’un arôme synthétique.

Certaines catégories se distinguent par un taux élevé de non-conformité. Les flaveurs exotiques (noix de coco, mangue) ont concentré une part importante des anomalies, souvent revendiquées comme naturelles alors qu’elles étaient synthétiques.

Les boissons gazeuses aromatisées ont fait l’objet d’un focus : sur 34 établissements contrôlés, 9 présentaient des anomalies. Sur 18 boissons analysées, 14 se sont révélées non conformes, avec des défauts d’étiquetage, de traçabilité et des pratiques commerciales trompeuses. Dans un cas, une limonade présentée comme uniquement citron contenait en réalité de la vanilline.

Les produits biologiques n’ont pas échappé aux contrôles : 10 références ont été examinées, dont 7 analysées. Trois se sont révélées non conformes, en contradiction avec le règlement bio qui impose l’usage exclusif d’« arômes naturels de X » dans les produits certifiés. Les manquements concernaient principalement l’étiquetage (omissions d’ingrédients, mentions incomplètes) ou la véracité des allégations.

 

L’enquête de la DGCCRF souligne la complexité du sujet des arômes alimentaires. Si la réglementation encadre strictement leur usage et leur étiquetage, les manquements restent nombreux, notamment autour du terme « naturel ».

Source :

Étiquetage, composition et allégations : les arômes sous surveillance

Étiquetage des denrées aromatisées : comment s’y retrouver ?