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La définition du score NOVA a mis en évidence l’existence des aliments dits « ultra-transformés » : leur grande consommation est ainsi associée à des impacts négatifs sur la santé humaine selon plusieurs études épidémiologiques. Mais l’alimentation n’est pas seulement qu’une question de santé humaine : la dimension écologique prend de plus en plus de place. En effet, environ 26% des émissions des gaz à effet de serre sont attribuables à la chaîne alimentaire dans son ensemble. On assiste ainsi à la naissance d’une nouvelle discipline, qui étude le lien entre alimentation humaine et santé de la planète.
Dans ce commentaire, plusieurs chercheurs de différents pays posent la question de l’impact écologique des aliments ultra-transformés. Même si des travaux internationaux ont été lancés sur l’impact de l’alimentation sur la santé de la planète, avec notamment la Commission EAT-Lancet en 2018, les chercheurs soulignent que la notion de transformation n’a pas été prise en compte. La notion d’ultra-transformation étant relativement récente, il est néanmoins logique que les travaux de 2018 n’aient pas pu tenir compte de cet aspect. Les chercheurs appellent donc à des travaux comparant l’empreinte écologique d’aliments peu transformés, avec celle d’aliments ultra-transformés, mettant en avant l’existence de méthodes établies pour évaluer de tels impacts. L’article, au ton assez partisan, est rude pour les entreprises agroalimentaires : malgré cette absence de données scientifiques, les chercheurs n’hésitent pas à incriminer les additifs alimentaires, et la standardisation des recettes des aliments.
Au-delà de ces conclusions hâtives, ce qui est certain, c’est que les données manquent pour évaluer correctement l’impact environnemental des aliments ultra-transformés. Puisque cette discipline émerge, la méthodologie d’évaluation de l’impact environnemental des aliments fait parfois débat : rappelons à ce titre que les critiques sur la Commission EAT-Lancet ont été nombreuses. Tout doit donc être mis en place pour savoir quelle alimentation est la meilleure pour la planète et, si possible, la meilleure en termes d’accessibilité (l’alimentation EAT-Lancet avait été jugée non accessible par tous sur le plan économique) et en termes de santé humaine.
The neglected environmental impacts of ultra-processed foods.
Commentaire publié dans The Lancet Planetary Health, volume d’octobre 2020.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/S2542-5196(20)30177-7