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En 2023, les Européens devraient voir un nouveau label de couleur apposé sur les étiquettes de leurs produits préférés. Dans le cadre de la stratégie agricole « De la ferme à la fourchette », les eurodéputés ont en effet voté mardi 19 octobre pour la mise en place d’un système de notation des produits alimentaires.
Fin 2022, la Commission présentera donc son étiquetage nutritionnel obligatoire européen.
Le Nutri-Score à la française fait figure de candidat naturel pour devenir le logo européen. Il est aussi en vigueur en Allemagne, Espagne, Benelux et Suisse. « C’est le système le plus scientifiquement sourcé, indique Serge Hercberg, son concepteur et professeur émérite de l’université Sorbonne-Paris-Nord. Il est approuvé par l’OMS et sa pertinence est attestée par une cinquantaine d’études. ».
Son rival italien « Nutrinform » est lui aussi sur la ligne de départ. Il reste cependant moins immédiatement lisible que son concurrent car il ne présente que les teneurs en gras, en sucre et en sel des produits rapportées aux besoins journaliers ; et n’en évalue pas la qualité nutritionnelle.
Ce dispositif est contesté par plusieurs industriel (voir notre article à ce sujet ici). Pour exemple, les responsables de l’AOP Roquefort, dont 70 % de la production est assurée par Lactalis, le géant mondial du lait, avait dénoncé une « approche punitive ». Ce fromage emblématique de l’Aveyron s’est vu attribuer une note Nutri-Score E, en raison de sa teneur en matières grasses et en sel. Dénonçant, un outil « simpliste plutôt que simple », Sébastien Vignette, secrétaire général de la Confédération générale des producteurs de lait de brebis et de roquefort, craint une baisse des ventes : « En mettant en vert des produits ultra-transformés et en rouge des produits d’appellation historiques qui contiennent calcium, phosphore et oligo-éléments, on trompe le consommateur qui risque de se détourner de nos produits ».
Mais le Parlement l’a rappelé : la gouvernance de l’étiquetage européen ne pourra être basée que sur la science et au service de la santé publique.
Sources :