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Les huiles essentielles (HE) ont gagné en popularité auprès des consommateurs qui souhaitent se tourner vers des produits de santé et de bien-être plus naturels. Cependant, ce sont des extraits de plantes concentrés en substances chimiques et sont donc loin d’être inoffensives, surtout avec une prise orale.
L’Anses émet ainsi un avis sur la consommation alimentaire (sous forme de compléments alimentaires) d’HE à base de Melaleuca, c’est-à-dire les plantes connues sous les noms d’arbre à thé (tea tree), de niaouli et de cajeput. L’agence relève en effet des mésusages qui amènent les consommateurs à utiliser ces huiles essentielles en tant que “traitements d’appoint” des maladies infectieuses de l’hiver comme la sinusite ou l’angine.
L’agence identifie certaines substances préoccupantes dans les HE de Melaleuca :
- Pour le tea tree :
- le terpinèn-4-ol, composant majoritaire présentant une toxicité testiculaire chez le rat ;
- le méthyleugénol, substance présente en très faible quantité mais considérée comme génotoxique et cancérogène pour l’Homme ;
- l’ascaridole, substance néoformée qui apparaît si l’huile essentielle n’est pas correctement conservée et dont la toxicité est peu documentée.
- Pour le niaouli et le cajeput :
- le 1,8-cinéole, composant majoritaire ayant entraîné des complications neurologiques chez les enfants.
Il est de la responsabilité des opérateurs de s’assurer que l’exposition des consommateurs à ces substances délétères soit la plus faible possible, d’une part liée à la composition des produits, d’autre part à leur présentation : taille des gouttes, recommandations d’emploi en fonction du poids corporel, conservation.
Concernant le 1,8-cinéole présent dans le niaouli, l’Anses recommande d’interdire leur consommation par voie orale aux enfants de moins de 30 mois et aux enfants ayant des antécédents d’épilepsie ou de convulsions fébriles, dans l’attente de données toxicologiques plus précises.
Enfin, pour les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, l’Anses souligne l’absence de données spécifiques relatives aux risques liés à la consommation de ces trois huiles essentielles par voie orale et déconseille leur consommation.
Il faut noter que ces plantes font partie de la liste DGCCRF des 77 HE reconnues comme traditionnelles ; cette liste ne détaille cependant pas le chémotype ou l’usage qui peut être fait de ces HE. Le Synadiet (syndicat français des compléments alimentaires) a de son coté fait un gros travail autour des HE, pour caractériser une liste de 34 HE (qui ne comprend pas les Melaleuca) et donner aux opérateurs les outils pour s’assurer de la sécurité de leurs produits.
Visuel : monicore @Pixabay