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Manon Leverrier. D’après Libération, le 16 janvier 2019

Comment nourrir 10 milliards d’êtres humains tout en respectant les limites de notre écosystème ? Trente-sept chercheurs du monde entier se sont penchés sur cette question dans le cadre d’une commission mixte entre la revue The Lancet et la fondation EAT.

La réponse n’a rien d’extravagant : pour passer d’un système « perdant-perdant » (mauvais pour la planète ET pour la santé) à un système « gagnant-gagnant » qui permette de nourrir correctement l’humanité dans son entier, la diversité est le maître mot avec une alimentation qui devra être simple mais plus en riche en fruits et légumes, céréales complètes et légumineuses.

Ainsi, la commission recommande une stricte limitation voire une suppression la viande rouge, de la charcuterie, des sucres ajoutés, des céréales raffinées et des légumes féculents (pomme de terre, petits pois…) au profit de grandes quantités de légumes (300 g/jour), de fruits (200 g/jour), de céréales complètes (230 g/jour), de légumineuses (50 g/jour + 25 g/jour de soja), de noix et de matières grasses insaturées, et d’apports modérés en produits de la mer et en volaille. Les produits laitiers en revanche ne font pas l’objet de recommandations particulières dans le sens d’une diminution ou d’une augmentation.

Dans les pays développés, une diminution des calories consommées doit être considérée en jouant sur l’éducation nutritionnelle et l’accessibilité à des produits plus sains. Un recours aux leviers politiques est décrit comme nécessaire et urgent.

Plusieurs notions sont soulignées dans cette étude publiée par la revue The Lancet et la fondation EAT comme l’« intensification durable », c’est-à-dire une meilleure adaptation des cultures et sols avec les climats pour permettre d’accroître la production sans augmenter la surface des terres. La diminution de la part attribuée à l’élevage est elle aussi nécessaire et permettrait de libérer des terres qui pourraient être utilisées pour les cultures végétales directement à destination de l’Homme.

Et enfin, limiter le gaspillage : actuellement 1,3 milliard de tonnes d’aliments sont jetées à l’échelle mondiale, ce qui représente un tiers de la production agricole, le plus souvent observé lors des phases de production et de distribution. Ainsi, une meilleure gestion et un investissement pour améliorer le stockage et le transport limiteraient le gaspillage.

Pour en savoir plus : Food in the Anthropocene: the EAT–Lancet Commission on healthy diets from sustainable food systems