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Les bonnes nouvelles s’accumulent pour les insectes sur le plan strictement règlementaire. Considérés comme des aliments nouveaux en Union Européenne, c’est-à-dire pour lesquels la sécurité de leur consommation est à démontrer, plusieurs ingrédients à base d’insectes ont déjà obtenu le précieux sésame de la part de l’Efsa : à ce jour, quatre ingrédients ont reçu une autorisation pour être incorporés dans divers aliments.
L’autre verrou pour les ingrédients à base d’insecte n’est pas règlementaire : il s’agit de l’acceptabilité de la part des consommateurs. De nombreuses études ont déjà été réalisées pour faire augmenter l’acceptabilité des insectes par les consommateurs des pays occidentaux : les insectes n’étant traditionnellement pas consommés en Occident, il existe une certaine appréhension. Des travaux ont ainsi montré que la transformation « poussée » des insectes en farine permettait au consommateur d’oublier la dimension « insecte » de l’ingrédient, et donc d’améliorer l’acceptabilité des produits dérivés. Plus spécifiquement, le monde sportif est concerné : les insectes sont en effet riches en protéines (avec une composition en acides aminés très proche des protéines animales, donc supérieures aux protéines végétales), et les entreprises d’élevage d’insectes ne s’y sont pas trompées en visant notamment les aliments destinés aux sportifs pour incorporer de tels ingrédients.
Dans cette étude, des chercheurs italiens se sont focalisés sur l’acceptabilité de produits pour sportifs à base de farine de farine de criquet. 61 sportifs italiens de haut niveau, tous sports confondus et qui ont l’habitude de consommer des compléments alimentaires, ont été recrutés pour l’étude. Cette étude consiste « seulement » en des questionnaires pour évaluer l’appréhension, ainsi que la volonté de consommer une barre énergétique à base de farine de criquet. Les questions ont été posées dans un ordre précis, suivi d’une information sur la valeur écologique et nutritionnelle de la consommation d’insectes : après cette mise à disposition de ces informations, les participants ont été invités à ré-évaluer leur appréhension de la barre énergétique.
Par rapport aux précédentes études, les chercheurs ont constaté une faible part de néophobie aux insectes : « seulement » 24,6% des participants étaient concernés par cette peur. En revanche, en concordance avec d’autres études, plus les participants étaient âgés, plus ils avaient tendance à appréhender les aliments à base d’insectes. Cependant, ls chercheurs ont constaté que la mise à disposition d’informations (écologiques et nutritionnelles) a significativement réduit l’appréhension des participants : sur ce point, tous les chercheurs n’ont pas forcément retrouvé les mêmes impacts.
Les chercheurs mettent en garde concernant le faible effectif dans leur étude, et mettent également en avant le fait qu’il s’agisse de sportifs de haut niveau (susceptibles donc d’avoir déjà participé à des compétitions à travers le monde, et déjà exposés à des aliments à base d’insectes). L’impact favorable de l’information écologique et nutritionnelle est néanmoins à souligner : du point de vue du consommateur, il est vrai que très peu d’informations sur les insectes sont à ce jour disponibles, informations qui pourraient augmenter l’acceptabilité de ces aliments. Sur le plan strictement nutritionnel, il peut donc être stratégique de rappeler comment les ingrédients à base d’insectes sont fabriqués, ainsi que de souligner la grande qualité protéique de ces ingrédients.
The New Challenge of Sports Nutrition: Accepting Insect Food as Dietary Supplements in Professional Athletes.
Article publié le 18 mai 2021 dans Foods.
Lien (open access) : https://doi.org/10.3390/foods10051117