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Clarisse Lemaitre. D’après Contrepoints, le 3 mai 2013.

Un an après l’entrée en vigueur de la première taxe au monde sur les graisses saturées (fat tax), force est de constater que les résultats espérés ne sont pas au rendez-vous : « taxer la nourriture pour des raisons de santé est au mieux mal avisé, et au pire contre-productif », a ainsi déclaré le ministre des Finances danois.

Fin 2011, la graisse saturée a ainsi été taxée au Danemark à hauteur de 2,15 €/kg. L’objectif de cette contrainte fiscale était de faire baisser la consommation de saturés dans le pays, alors même que cette consommation avait déjà considérablement baissé : en 40 ans (entre 1958 et 1999), on a observé une diminution de la consommation de beurre de 67 % et de matières grasses totales de 43 %. L’impact de cette mesure sur la consommation a été négligeable, puisque entre octobre 2011 et juillet 2012, la baisse de la consommation aurait été de 0,4 %, sachant que la tendance était déjà à la baisse. Par ailleurs, 80 % des personnes interrogées confirment ne pas avoir changé leurs habitudes, ou avoir changé pour des produits moins chers et de moindre qualité.

D’autre part, les coûts liés à la mise en place de la taxe ont été élevés. Les entreprises danoises ont perdu en compétitivité avec des coûts de mise en place estimés à 27 M€. Les consommateurs, eux, ont perdu du pouvoir d’achat avec une forte hausse des prix, notamment des huiles et des graisses qui ont progressé de 14 % (34 fois plus que la moyenne dans l’UE). Conséquence de cette perte de pouvoir d’achat : les Danois ont préféré faire leurs courses à l’étranger (Suède, Allemagne) avec les conséquences que l’on imagine sur le temps, la consommation de carburant et l’emploi au Danemark.

L’ensemble étant contreproductif, le Danemark a décidé d’abolir cette « fat tax » ainsi que la « taxe soda » mise en place dans les années 1930.