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Le respect des recommandations alimentaires est lié à une baisse du risque de maladies non transmissibles et de mortalité prématurée. Dans le même temps, les choix alimentaires influencent l’environnement via les émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans de nombreux pays riches, les aliments ultratransformés (AUT) représentent une part importante des apports énergétiques.

L’objectif de cette étude était de quantifier la consommation d’AUT chez l’adulte islandais et de l’associer à la qualité du régime et aux émissions de GES liées à l’alimentation. Un objectif secondaire était d’estimer la part d’UPF respectant les recommandations nutritionnelles islandaises.

Pour cela, les auteurs se sont appuyés sur une analyse transversale des données de la National Dietary Survey of Adults (2019–2021) avec un échantillon final de 822 adultes (18–80 ans) recrutés, avec un renfort ciblant les 18–40 ans afin d’améliorer la représentativité. L’apport alimentaire a été estimé par deux rappels de 24 h non consécutifs, puis calculé. Chaque aliment a été classé selon NOVA par deux experts à partir de la base de données islandaise de composition et d’informations complémentaires sur les formulations usuelles en Islande. Une sous-catégorie « NOVA V » a isolé les AUT compatibles avec les recommandations nutritionnelles islandaises ou nordiques (exemples : pains riches en fibres, céréales du petit-déjeuner, laits à teneur réduite en gras). Les émissions de GES ont été estimées via la base « Big Climate Database ».

En moyenne, 45 % de l’énergie quotidienne provenait d’AUT et seulement environ 4 % de l’énergie totale venait d’AUT compatibles avec les recommandations nutritionnelles. Les sujets du quartile le plus élevé d’AUT consommaient davantage d’énergie et de sucres ajoutés, moins de protéines et présentaient une adéquation vitamines/minéraux significativement plus basse que ceux du quartile le plus bas. Les apports en iode et en vitamine C, entre autres, contribuaient aux écarts.

Sur les groupes d’aliments, le quartile le plus haut consommait moins de fruits, légumes, céréales complètes et poisson, et davantage de céréales raffinées, produits sucrés/salés et boissons sucrées. L’adhésion globale aux recommandations était faible et déclinait avec la part d’AUT.

La médiane d’émissions liées au régime était de 4,5 kg CO2-éq/j. Les AUT contribuaient à 21 % des émissions, avec une part significativement plus basse chez les plus forts consommateurs d’AUT que chez les plus faibles, reflet d’une consommation de viande plus élevée pour ce dernier quartile.

→ En conclusion, près de la moitié des apports énergétiques des adultes islandais provient d’AUT, avec une qualité nutritionnelle globalement diminuant lorsque cette part augmente. Les émissions de GES liées aux AUT sont relativement faibles en proportion des émissions totales du régime, ce qui appelle à coupler les politiques de réduction des AUT avec un virage vers des aliments peu transformés d’origine végétale afin d’aligner objectifs santé et climat. L’étude souligne ainsi un « décalage santé-climat » : améliorer la qualité du régime ne conduit pas automatiquement à baisser les GES si les substitutions augmentent les aliments à forte empreinte (viandes).

 

« Exploring ultra-processed food consumption: adherence to food-based dietary guidelines, nutrient intake and the associated greenhouse gas emissions in Iceland »

Article publié le 4 novembre 2025 dans British Journal of Nutrition

Lien (article en accès libre) : https://doi.org/10.1017/S0007114525105552

Photo d’illustration issue de la banque d’images Pixabay. Crédit : Piet van de Wiel