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La méta-analyse publiée dans le British Journal of Nutrition (Prioux et al., 2025) s’appuie sur un échantillon de 19 692 adultes français issus de trois grandes cohortes nationales (NutriNet-Santé, Esteban et STANISLAS). Elle examine la relation entre la qualité des régimes à base de végétaux et le syndrome métabolique, défini par plusieurs paramètres clés : tour de taille, pression artérielle, triglycérides, glycémie et taux de HDL-cholestérol. Ces marqueurs sont connus pour influencer le risque de maladies cardiovasculaires.
Les régimes végétaux de qualité sont associés à un risque plus faible de maladies cardiovasculaires
Les auteurs distinguent deux types de profils alimentaires :
- un régime végétal qualifié de « sain », reposant sur la consommation de légumes, fruits, légumineuses et céréales complètes ;
- un régime végétal « malsain », caractérisé par une forte présence d’aliments raffinés, de boissons sucrées et de produits végétaux très transformés.
L’étude met en évidence qu’un score élevé de régime végétal sain est associé à une probabilité plus faible de présenter un syndrome métabolique : la diminution estimée atteint 15 % chez les hommes et 28 % chez les femmes. À l’inverse, un score élevé de régime végétal malsain est associé à une probabilité plus élevée de syndrome métabolique chez les femmes, estimée à +13 %. Cette association n’est pas significative chez les hommes.
L’étude souligne également que les femmes déclarent en moyenne une consommation plus importante d’aliments végétaux considérés comme « sains » et une moindre consommation de produits végétaux transformés. Cette différence de comportement alimentaire pourrait contribuer aux écarts observés entre les sexes.
Le rôle des végétaux ultra-transformés dans la dégradation des marqueurs
Les auteurs attirent par ailleurs l’attention sur le rôle des aliments végétaux ultra-transformés dans l’évolution des marqueurs métaboliques. Certaines denrées – comme les boissons sucrées, les céréales raffinées ou des préparations végétales transformées – peuvent contenir des quantités élevées de sucres, de sel ou de matières grasses saturées. Des travaux antérieurs les ont déjà associés à des profils lipidiques moins favorables, notamment une baisse du HDL-cholestérol et une hausse des triglycérides. Les substituts végétaux actuels, dont la composition varie fortement selon les produits, ne sont pas encore intégrés dans les indices alimentaires utilisés, ce qui constitue une limite à l’interprétation des résultats.
Une étude informative mais non causale
L’étude indique que la qualité des aliments végétaux consommés influence fortement l’association avec le syndrome métabolique. Les régimes végétaux composés d’aliments peu transformés sont associés à de meilleurs indicateurs métaboliques, tandis que les régimes centrés sur des aliments végétaux raffinés ou sucrés sont associés à un risque plus élevé, en particulier chez les femmes. Toutefois, il est important de rappeler que, du fait de son design transversal, cette étude ne permet pas de conclure à un lien de causalité entre les régimes végétaux et le syndrome métabolique. Les différences méthodologiques entre les cohortes – notamment l’usage de questionnaires de fréquence alimentaire dans certaines et de rappels de 24 heures dans d’autres – peuvent également introduire une variabilité dans l’estimation des consommations.
Source : Prioux C., Wagner S., Fézeu L.K., Deschamps V., Verdot C., Baudry J., Touvier M., Hercberg S., Nazare J.-A., Hoge A., Ferreira J.P., Rossignol P., Girerd N., Tatulashvili S., Kesse-Guyot E., Allès B. (2025). Cross-sectional associations between healthy and unhealthy plant-based diets and metabolic syndrome in three distinct French populations: a meta-analysis. British Journal of Nutrition, 133, 949-965. doi: 10.1017/S0007114525000376.