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La dépression fait partie des principales causes d’invalidité dans le monde mais il existe une grande hétérogénéité de situations et toutes les personnes ne sont pas diagnostiqués comme étant atteintes du trouble dépressif majeur. La physiopathologie de la dépression est complexe et n’est pas encore totalement élucidée. Elle serait liée aux interactions entre le système nerveux central et l’inflammation à bas-bruit persistante. Récemment, de plus en plus d’études s’intéressent au rôle du microbiote dans la dépression et l’utilisation de probiotiques comme approche non médicamenteuse est étudiée.

L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité d’un probiotique multi-souches sur la sévérité des symptômes dépressifs de patients diagnostiqués.

Une étude randomisée contrôlée par placebo et en double aveugle a été mise en place. Trente-neuf patients diagnostiqués dépressifs ont été recrutés et divisés en deux groupes : placebo ou intervention. Les sujets devaient ingérer quotidiennement et pendant 12 semaines une capsule contenant le mix de probiotiques ou le placebo. Le mix de probiotiques contenait les quatre souches lyophilisées suivantes :

  • Limosilactobacillus fermentum LF16 (DSM26956)
  • Lacticaseibacillus rhamnosus LR06 (DSM21981)
  • Lactiplantibacillus plantarum LP01 (LMG P-21021)
  • Bifidobacterium longum 04 (DSM23233)

Les volontaires étaient suivis pendant les 12 semaines d’intervention puis dans une seconde période d’observation de 6 semaines.

Pour les patients ayant pris le probiotique, que ce soit après six ou douze semaines de traitement, tous les scores d’évaluation de la dépression et d’anxiété étaient significativement diminués par rapport au début de l’étude. Pour les patients contrôles, un seul des quatre scores était différent entre le début et la fin de l’étude. Les résultats n’étaient pas significatifs pour les cinq scores de dépression, anxiété, stress et qualité de vie également étudiés. Pour le groupe d’intervention, les auteurs décrivent aussi une diminution de la glycémie à jeun, de la concentration en protéine C-réactive (marqueur pro-inflammatoire) et de la réponse au stress (cortisol) ainsi qu’une augmentation de la concentration en glutathion (anti-oxydant).

En conclusion, la prise régulière du probiotique a permis d’améliorer les symptômes dépressifs et l’anxiété pendant et après l’intervention. Ces améliorations pourraient être dues à une régulation du cortisol, une modulation de l’inflammation et une réduction du stress oxydatif.

 

« Evaluation of a probiotic blend on psychosocial health and biomarkers of inflammatory, immune and stress response in adults with subthreshold depression: a double-blind, randomised, placebo-controlled trial »

Article publié le 29 octobre 2024 dans British Journal of Nutrition

Lien (article en accès libre) : doi.org/10.1017/S0007114524001703

Photo d’illustration issue de la banque d’images Pexels