Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 9 min

Le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics a dédié son numéro d’Août au sujet de la chrononutrition avec 5 études récentes.

 

La chrononutrition est un concept qui repose sur l’idée que le moment où l’on mange peut être tout aussi important que ce que l’on mange. Cela implique que nos rythmes biologiques, influencés par notre horloge circadienne, peuvent affecter la manière dont notre corps traite les nutriments. Ce domaine explore comment le métabolisme, la digestion et la régulation hormonale varient au cours de la journée et comment cela peut influencer le poids, la santé métabolique et même la prévention des maladies.

 

Le petit déjeuner et la performance sportive

 

La première étude présentée porte sur l’influence de la consommation d’un petit-déjeuner sur la performance d’un entraînement de type résistance l’après-midi. L’étude visait à déterminer si la consommation ou l’absence de petit-déjeuner influençait les performances en entraînement de résistance l’après-midi. Aucune différence significative n’a été observée en termes de répétitions, de vitesse ou de puissance entre les consommateurs réguliers et non-consommateurs de petit-déjeuner, tant chez les hommes que chez les femmes. Cela suggère que le petit-déjeuner n’a pas d’effet notable sur la performance physique, à condition que l’apport énergétique total soit maintenu, et que les effets perçus du petit-déjeuner sur la performance pourraient être plus psychologiques que physiologiques.

 

La méthode de l’alimentation limitée dans le temps

 

La deuxième étude porte sur la faisabilité d’une alimentation restreinte à une plage horaire de 8 heures chez des adolescents atteints de diabète de type 2. Dans cette étude, l’alimentation limitée dans le temps a permis de réduire l’apport calorique de 271 kcal/jour et l’indice de masse corporelle, sans effets significatifs sur le contrôle glycémique. Ainsi, l’alimentation restreinte à 8 heures est jugée faisable et bien acceptée chez les adolescents avec diabète de type 2, et peut conduire à une perte de poids significative et une réduction de l’apport calorique.

                                                                                                                                                             

La troisième étude porte sur l’alimentation limitée dans le temps chez les adultes en communauté. Cette enquête en ligne s’est intéressée aux facteurs d’adhésion et d’abandon de l’alimentation restreinte dans le temps, une forme de jeûne intermittent où les calories quotidiennes sont consommées dans une fenêtre de 12 heures ou moins. Les résultats montrent que les adhérents actuels sont plus motivés par la gestion du poids, la santé globale et l’amélioration du sommeil, tandis que les anciens adhérents privilégiaient la perte de poids. Cela suggère que ceux ayant des objectifs axés sur la perte de poids pourraient trouver cette méthode moins durable à long terme. Le télétravail et les impacts de la COVID-19 ont également aidé certains à mieux suivre cette approche diététique.

 

La quatrième étude porte sur les effets de l’alimentation à durée limitée (fenêtre de 8 heures par jour, tout en s’abstenant de manger pendant les 16 heures restantes) sur la capacité aérobie, la composition corporelle et les marqueurs de la santé métabolique chez des coureurs dits « récréatifs » masculins. Aucune différence significative n’a été montrée en termes de masse corporelle ou de performance aérobie entre les deux régimes. L’étude conclue ainsi que l’alimentation limitée dans le temps n’améliore pas davantage la capacité aérobie par rapport à un régime habituel, mais elle n’a pas non plus d’effets négatifs. Cette étude souligne aussi que l’effet de l’alimentation limitée dans le temps pourrait être plus limité chez des individus déjà en bonne forme physique et avec des habitudes alimentaires et d’exercice bien établies.

 

L’heure des repas et le sommeil

 

Enfin la dernière étude porte sur les indices de santé du sommeil associés au moment et à la durée des repas. Cette étude a examiné la relation entre les comportements alimentaires et la qualité du sommeil chez des jeunes adultes. Les résultats montrent que les participants ayant des habitudes alimentaires retardées, notamment ceux qui sautent le petit-déjeuner et mangent tard le soir, avaient une qualité de sommeil significativement inférieure. Le fait de sauter le petit-déjeuner et de manger tardivement était également associé à un coucher et un réveil plus tardifs. Toutefois, les modèles alimentaires avec des fenêtres alimentaires étendues (supérieures à 13 heures) n’ont pas eu d’effet significatif sur la qualité du sommeil par rapport aux fenêtres alimentaires plus courtes. Ainsi, la synchronisation des repas, en particulier l’omission du petit-déjeuner et les repas nocturnes, par rapport aux cycles veille-sommeil pourrait globalement avoir un impact significatif sur la santé du sommeil.

 

Ces cinq études apportent des éléments clés pour comprendre les effets de la chrononutrition et notamment du jeûne intermittent sur le sommeil, la performance physique et la gestion du poids. Les résultats mettent en lumière l’importance de la synchronisation des repas avec les rythmes biologiques pour optimiser la santé globale, ainsi que la nécessité de personnaliser les stratégies diététiques pour favoriser l’adhésion à long terme.

 

Ces résultats vont également dans le sens des dernières recommandations de l’ANSES sur la répartition des prises alimentaires dans la journée à voir notre article à ce sujet : De nouvelles recommandations de l’Anses sur la répartition des prises alimentaires dans la journée.

 

 

Sources : Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics – August 2024 – Volume 124 Issue 8 p930-1088

Topics in Chrononutrition Special Issue Articles :

  • No Effect of Breakfast Consumption Observed for Afternoon Resistance Training Performance in Habitual Breakfast Consumers and Nonconsumers: A Randomized Crossover Trial – Stratton et al. – September 2023
  • ​Randomized Controlled Feasibility Trial of Late 8-Hour Time-Restricted Eating for Adolescents With Type 2 Diabetes – Hegedus et al. – October 2023
  • Time-Restricted Eating in Community-Dwelling Adults: Correlates of Adherence and Discontinuation in a Cross-Sectional Online Survey Study – Bailey et al. – December 2023
  • Effects of Time-Restricted Eating on Aerobic Capacity, Body Composition, and Markers of Metabolic Health in Healthy Male Recreational Runners: A Randomized Crossover Trial – Correia et al. – January 2024
  • Indices of Sleep Health Are Associated With Timing and Duration of Eating in Young Adults – Griffith et al. – April 2024