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L’étude Global Estimation of Dietary Micronutrient Inadequacies: A Modelling Analysis par Simone Passarelli et al., publiée dans The Lancet Global Health (2024), propose une première estimation globale des insuffisances en micronutriments. Cette analyse repose sur des données issues de 31 pays, couvrant 99,3 % de la population mondiale. Les chercheurs ont modélisé les apports alimentaires de 15 micronutriments essentiels (vitamines et minéraux) pour 34 groupes d’âge et de sexe dans 185 pays. L’objectif de cette étude est d’identifier les carences nutritionnelles mondiales en micronutriments et les groupes démographiques les plus vulnérables.

Les résultats révèlent que plus de 5 milliards de personnes (soit 68 % de la population mondiale) ne consomment pas suffisamment d’iode, 67 % manquent de vitamine E et 66 % de calcium. En outre, plus de 4 milliards de personnes présentent des apports insuffisants en fer (65 %), riboflavine (55 %), folate (54 %) et vitamine C (53 %). Ces carences sont souvent plus prononcées chez les femmes, qui ont des apports insuffisants en iode, en vitamine B12, en fer et en sélénium. Les hommes, quant à eux, sont plus susceptibles de présenter des carences en magnésium, en vitamines B6, C et A, en zinc, ainsi qu’en niacine et thiamine.

L’étude met en avant des disparités marquées selon le sexe et les tranches d’âge, avec des différences notables dans les carences nutritionnelles au sein d’un même pays. Cela reflète des régimes alimentaires inadaptés aux besoins spécifiques de certaines populations, notamment en raison des différences biologiques et sociales entre hommes et femmes. Par exemple, les femmes en âge de procréer et les enfants sont particulièrement vulnérables aux carences en fer, tandis que les hommes sont plus affectés par des carences en magnésium et en vitamines B6 et C.

L’analyse souligne aussi que les pays à revenu faible et intermédiaire sont les plus touchés par ces déficiences nutritionnelles, bien que des poches de carence existent dans toutes les régions du monde. Dans ces pays, l’accès à une alimentation diversifiée est souvent limité, ce qui exacerbe les déficiences en micronutriments.

Les implications de ces résultats sont nombreuses pour les politiques de santé publique. Les chercheurs préconisent une intensification des interventions nutritionnelles, telles que l’enrichissement des aliments de base (fortification), la supplémentation ciblée pour les groupes à risque (comme les femmes enceintes et les enfants), et des améliorations dans les systèmes alimentaires mondiaux pour garantir une meilleure disponibilité et accessibilité des micronutriments essentiels. Ces actions pourraient considérablement réduire les impacts négatifs des carences en micronutriments sur la santé mondiale, tels que l’affaiblissement du système immunitaire, le retard de croissance chez les enfants, et la détérioration des capacités cognitives et physiques chez les adultes..

En conclusion, cette étude fournit une base solide pour orienter les efforts mondiaux visant à combler les carences en micronutriments. Elle met en lumière la nécessité de stratégies nutritionnelles ciblées et globales pour améliorer la santé et le bien-être des populations, en particulier dans les régions où l’alimentation est pauvre en nutriments essentiels.

 

Sources :