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L’hypertension est une des principales maladies cardiovasculaires et c’est la maladie chronique la plus fréquente en France. En-dehors des approches médicamenteuses, une des principales approches pour la traiter est l’approche nutritionnelle pour réduire l’hypertension, dit régime DASH (pour “Dietary Approaches to Stop Hypertension”). C’est un régime promu aux Etats-Unis depuis les années 90 pour lutter contre l’hypertension artérielle et qui vise à diminuer les apports en sels. Il recommande, entre autres, la consommation de fruits et légumes, de noix, de viande blanche, de poissons et de produits laitiers tout en demandant de limiter la consommation de viande rouge et d’aliments contenants du sel ou du sucré ajouté.

Par ailleurs, de plus en plus de personnes suivent un régime avec une alimentation limitée dans le temps. C’est une forme de jeûne intermittent dans laquelle l’on mange quotidiennement, mais uniquement dans une fenêtre de quelques heures dans la journée. Cette habitude a été associée à des effets bénéfiques sur certaines maladies métaboliques comme le diabète de type 2 ou l’obésité.

Ainsi, l’objectif de cette étude était de découvrir si le suivi d’un régime DASH, avec ou sans jeûne intermittent, pouvait réduire la pression artérielle de sujets avec une hypertension de type 1.

L’hypertension de type 1 étant décrite comme une pression artérielle systolique comprise entre 130 et 139 mm Hg ou une pression artérielle diastolique comprise entre 80 et 89 mm Hg.

Un essai clinique contrôlé et randomisé de six semaines a été mis en place à Chongqing en Chine. Les volontaires devaient avoir entre 18 et 70 ans et présenter une hypertension de type 1 sans complication et sans prise de médicaments. 37 volontaires ont été assignés à un régime DASH couplé à un jeûne intermittent. Cela signifie qu’ils devaient ingérer leurs repas quotidiens dans une fenêtre de 8 heures, comprise entre 9 heures du matin et 5 heures de l’après-midi. Les 37 sujets du groupe contrôle (sans jeûne intermittent) devaient ingérer leur nourriture sur une période supérieure à 8 heures. Il n’y avait aucune restriction d’apport énergétique et en dehors des fenêtres de repas, les volontaires pouvaient boire de l’eau et des boissons non-énergétiques.

Les résultats ont montré que si le régime DASH seul permet de réduire la pression artérielle systolique et diastolique, cette diminution est significativement plus importante quand le suivi du régime est associé à un jeûne intermittent. La différence entre les deux groupes se fait dès 18 jours pour la pression diastolique et dès 27 jours pour la pression systolique. Le jeûne intermittent couplé au régime DASH a aussi permis de diminuer l’IMC des volontaires après six semaines. Cette diminution passe notamment par une diminution de la masse grasse et de la quantité totale d’eau dans le corps.

Parmi les limites de cette étude, les contraintes d’horaires de repas ne permettaient pas de faire une étude en aveugle pour les participants. De plus, il aurait été intéressant d’avoir un groupe ne suivant qu’un jeûne intermittent, sans régime DASH pour étudier l’effet du jeûne seul.

En conclusion, cette étude a permis de mettre en avant le rôle bénéfique d’un jeûne intermittent sur la régulation de la tension artérielle. Mais plus d’études sont nécessaires pour comprendre les mécanismes mis en jeux.

 

« Effects of DASH diet with or without time-restricted eating in the management of stage 1 primary hypertension: a randomized controlled trial »

Article publié le 17 juin 2024 dans Nutrition Journal

Lien (article en accès libre) : https://doi.org/10.1186/s12937-024-00967-9

Photo d’illustration issue de la base de données Pexels