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Le 11 octobre était la journée de la santé mentale.

La dépression et l’anxiété sont les troubles de santé mentale les plus répandus chez les adultes (5 % des adultes souffrent de dépression dans le monde). Si ces troubles ne sont pas traités, cela peut avoir des effets néfastes sur la vie de l’individu et peut parfois conduire au suicide. La perte de productivité de ces maladies mentales a un coût économique mondial très élevé (1 000 milliards de dollars américains chaque année). Le traitement standard comprend des médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs etc.) ainsi que des thérapies. Cependant, des effets secondaires de ces médicaments sont à prévoir.

Il semblerait que le microbiote intestinal aurait un rôle à jouer dans les maladies mentales à travers l’axe, bien connu, cerveau-intestin. Et de nombreuses études indiquent déjà les pré et probiotiques comme bénéfiques sur les bactéries du microbiote intestinal.

 

L’objectif de l’étude est d’établir un lien entre la composition et l’altération du microbiote intestinal et la présence ou la variation de symptômes de dépression et d’anxiété ainsi que de comprendre le mécanisme de cette corrélation. Le but est de pouvoir diminuer ces troubles mentaux qui ont un impact trop important sur la santé de la population à travers une alternative au traitement standard.

 

Des essais cliniques randomisés en double ou triple aveugle ont été menés sur des adultes avec des troubles dépressifs et anxieux. Deux inventaires spécifiques ont été utilisés pour quantifier la dépression et l’anxiété (Beck’s Depression Inventory et l’échelle d’évaluation de la dépression d’Hamilton) après supplémentation de prébiotiques et/ou probiotiques (tels que Lactobacillus helveticus, Lactobacillus rhamnosus, Bifidobacterium longum ou encore des fructooligosaccharides). Les réponses métaboliques, chimiques ainsi que la composition du microbiote ont également été analysées.

 

Les résultats indiquent, à la suite de la supplémentation en pré et probiotiques, une amélioration significative de l’humeur, par une diminution significative des scores des deux inventaires. Il semblerait également que ces pré et probiotiques jouent un rôle dans la diminution de l’inflammation diminuant ainsi le trouble dépressif. En effet, divers changements chimiques ont été observés tels que la réduction des cytokines inflammatoires, impliquées dans le trouble dépressif lors de fort taux. De plus, il a été démontré que les patients souffrant d’un trouble dépressif majeur présentaient une abondance d’Actinobactéries et une diminution des Bacteroidetes.

 

Ainsi, il existe une relation significative entre la composition et l’altération du microbiote intestinal et la présence ou la variation de symptômes de dépression et d’anxiété, à travers, parfois, le mécanisme de l’inflammation. Un traitement par probiotiques et/ou prébiotiques pourrait donc diminuer la gravité de ces troubles mentaux en modifiant le microbiote intestinal.

Les effets cliniques de ces traitements doivent être étudiés de manière approfondie sur des échantillons plus grands et sur des périodes plus longues afin de pouvoir généraliser ces résultats. De plus, des doses et des souches standardisées doivent être utilisées.

Mais le rôle des prébiotiques et des probiotiques devrait être davantage étudié car cela semble des options thérapeutiques intéressantes et entraînant moins d’effets secondaires que les médicaments traditionnels. Il serait également intéressant d’approfondir ces recherches chez une population plus jeune comme l’adolescence.

 

The Benefits of Prebiotics and Probiotics on Mental Health

Article publié le 9 août dans le journal Cureus

Lien (libre accès) : https://doi.org/10.7759%2Fcureus.43217