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Le service de recherche du Parlement européen (EPRS) a publié en juillet une note de synthèse sur la stratégie européenne sur les protéines alimentaires.

Dans son rapport, l’EPRS rappelle que les protéines sont des macronutriments essentiels qui jouent un rôle vital en nutrition humaine, et que pour la plupart des adultes européens, bien que la tendance du végétal gagne en popularité, les produits animaux (viande, etc.) restent la source principale de protéines dans le régime alimentaire.

L’ERPS rappelle aussi que l’Union européenne, qui accuse un déficit important en matière de protéines végétales et qui dépend largement des importations pour satisfaire ses besoins, souhaite depuis longtemps réduire sa dépendance aux importations, considérée risquée vis-à-vis de la sécurité alimentaire européenne, notamment à cause de la volatilité des prix et des fluctuations du marché mondial. Les discussions sur ce sujet au niveau européen ne sont pas nouvelles, mais une stratégie européenne semble se mettre en place au fil du temps :

  • 2011 : le Parlement européen (PE) adopte une résolution sur le déficit européen en protéines « Quelle solution pour un problème de longue date ? ».
  • 2017 (juillet) : 14 Etats membres (dont la France) signent une déclaration européenne sur le soja appelant à augmenter la production de légumineuses en UE.
  • 2017 (décembre) : la Commission européenne annonce son intention de mettre en place une stratégie européenne en matière de protéines végétales pour promouvoir une production durable et rentable.
  • 2018 (avril) : le PE adopte une résolution sur cette stratégie européenne pour la promotion des protéagineux, encourageant la production des protéines et plantes légumineuses en UE.
  • 2018 (novembre) : la CE publie un rapport sur le développement des protéines végétales en UE dans lequel elle a formulé plusieurs recommandations politiques.
  • 2020 : présentée par la CE, la stratégie Farm-to-Fork inclut des engagements en faveur de la promotion des protéines végétales cultivées en UE.
  • 2021 : la France et l’Autriche signent une déclaration conjointe appelant la Commission à donner suite à son rapport de 2018 et à élaborer une stratégie européenne sur les protéines végétales.
  • 2022 (mars) : dans un contexte de crise mondiale, le PE adopte une nouvelle résolution appelant la CE à proposer urgemment un plan d’action pour assurer la sécurité alimentaire en UE, et à proposer une stratégie sur les protéines pour augmenter leur production en UE et réduire la dépendance aux importations.
  • 2022 (mars) : dans un communiqué, la CE annonce son intention de revoir la stratégie protéines au cours du premier trimestre 2024.
  • 2023 (mars) : la DG AGRI a préparé un nouveau rapport sur la stratégie européenne.

Dans les grandes lignes, cette stratégie européenne aurait plusieurs objectifs, parmi lesquels : encourager la production locale des protéagineux mais aussi diversifier les sources de protéines pour l’alimentation humaine et animale en encourageant par exemple le développement des protéines alternatives, telles que les protéines d’insectes, de micro-organismes, d’algues.

Dans le cadre de la stratégie Farm-to-Fork, différentes initiatives ont été lancées, parmi lesquelles la mise en place d’un « cadre législatif pour des systèmes alimentaires durables » (incluant les aspects nutritionnels des produits alimentaires). Grâce à ces initiatives, la Commission indique, dans un rapport publié début 2023, qu’elle s’attend à ce que d’ici 2032, les citoyens européens consomment moins de viande de boeuf et de porc (-7,8% et -4% respectivement) et plus de viande de volaille (+3%) ; la consommation de protéines végétales sera en revanche encore marginale à l’échelle de l’UE.

 

Source : EU protein strategy. European Parliamentary Research Service (EPRS), Antonio Albaladejo Román. PE 751.426 – Juillet 2023