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Selon une étude publiée ce mois dans la revue Gut par Bolte et al., une alimentation riche en produits d’origine animale, en aliments transformés, en sucres et en alcool serait liée à un microbiome intestinal (variétés et volume des bactéries présentes dans l’intestin) qui favoriserait l’inflammation.
Il n’a pas encore été clairement défini de lien entre les habitudes alimentaires et un déséquilibre du microbiome, entrainant ce phénomène d’inflammation.
Pour tenter d’établir ce lien, des chercheurs ont mené une étude observationnelle en s’appuyant sur une cohorte de 1 425 personnes dont 554 patients atteints d’une maladie inflammatoire de l’intestin (maladie de Crohn ou colite ulcéreuse – 331, syndrome du côlon irritable – 223) et 871 contrôles (intestin normal). Des échantillons de selles ainsi que des questionnaires portant sur la fréquence des repas pour quantifier l’apport nutritionnel ont été recueillis.
Voici les principaux résultats de l’étude :
- Les aliments transformés et les aliments d’origine animale étaient systématiquement associés à un volume relatif plus élevé d’espèces bactériennes “opportunistes“, notamment certaines bactéries appartenant aux Firmicutes et aux Ruminococcus sp, impliquées dans une activité pro-inflammatoire. Les produits de restauration rapide composé de viandes, de frites, de mayonnaise et de boissons gazeuses était associés à un groupe de bactéries “inamicales” (Clostridium bolteae, Coprobacillus et Lachnospiraceae) chez tous les participants à l’étude. Le vin rouge était également associé à une plus grande abondance de plusieurs bactéries produisant des acides gras à chaîne courte. Mais la consommation totale d’alcool, les spiritueux et le sucre étaient associés à des espèces et des fonctions microbiennes “inamicales”.
- En revanche, les aliments d’origine végétale et le poisson étaient associés à des espèces bactériennes “amicales” impliquées dans l’activité anti-inflammatoire. La consommation de noix, de poissons gras, de fruits, de légumes et de céréales était liée à une plus grande abondance de bactéries, telles que Faecalibacterium sp, qui produisent des acides gras à chaîne courte qui aident à contrôler l’inflammation et à protéger l’intégrité des cellules de l’intestin. Les produits laitiers fermentés, tels que le babeurre et le yaourt, étaient fortement associés à des bactéries anti-inflammatoires, telles que Bifidobacterium, Lactobacillus et Enterococcus sp.
Les chercheurs n’ont pas été en mesure d’estimer le temps nécessaire aux bactéries intestinales pour réagir à des changements de régime alimentaire et donc à déclencher un phénomène d’inflammation. Cependant, ils ont pu identifier des modèles alimentaires corrélés à une protection des muqueuses et à des effets anti-inflammatoires. Ainsi, les chercheurs préconisent de favoriser une alimentation plus végétale qu’animale, et de préférer des produits laitiers fermentés à faible teneur en matières grasses et du poisson ; tout en évitant les boissons fortement alcoolisées.