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Clarisse Lemaitre. D’après l’Anses, le 9 avril 2015.
Pour relever le défi de nourrir la planète en 2030, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grand échelle. Dans la perspective d’un possible développement de ces produits en Europe ou en France, l’Anses a réalisé un état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques liés à la consommation d’insectes.
Cette étude a mis en évidence le besoin de recherches dans le but de permettre une évaluation complète des risques sanitaires liés à la consommation des insectes. Ces dangers sont principalement liés à :
- des substances endogènes et spécifiques à certaines catégories d’insectes possédant des venins ou des facteurs antinutritionnels.
- aux conditions d’élevage et de production pour lesquelles il conviendrait de définir un encadrement spécifique permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires ;
- des sensibilités spécifiques à certains consommateurs, compte tenu de la présence dans les insectes de pan-allergènes communs à l’ensemble des arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.).
Le travail de l’Anses a également mis en évidence le manque de données scientifiques disponibles sur des sujets périphériques comme l’impact environnemental de la production d’insectes comparé à d’autres sources de protéines et l’intérêt nutritionnel des différentes espèces d’insectes et produits d’insectes. Ce constat est également valable en ce qui concerne les dangers spécifiques liés aux insectes et à la sécurité sanitaire dans les pays consommateurs, qui à ce jour semble plus attestée par un historique de consommation que par des études scientifiques d’évaluation des risques.
Recommandations de l’Anses :
- accentuer l’effort de recherche sur ces thématiques ;
- établir au niveau communautaire des listes positives et négatives, des différentes espèces et stades de développement d’insectes pouvant ou non être consommés ;
- explorer au plan scientifique la question du bien-être animal pour ces catégories d’invertébrés ;
- définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires ;
- fixer des mesures de prévention du risque allergique à la fois pour les consommateurs et en milieu professionnel.
En attendant, la mise en place de ces normes spécifiques et d’un encadrement adapté, l’Anses appelle les consommateurs à la prudence notamment s’ils présentent un terrain favorable aux allergies alimentaires.