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Céline Petit. D’après le journal Biological Psychiatry, avril 2015.
Plusieurs études ont démontré que les régimes riches en matières grasses augmentent le risque de maladies cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, etc. Cette nouvelle étude soulève l’hypothèse que ces régimes puissent également augmenter les risques de dépression et de démence, notamment en modifiant le microbiote intestinal.
Dans cette étude in-vivo, des souris adultes mâles (C57BL/6) non obèses ont d’abord reçu un régime standard puis ont été séparées en deux groupes pour recevoir :
- soit un microbiote obtenu à partir de souris ayant une alimentation riche en graisses (HFD : High Fat Diet),
- soit un microbiote isolé de souris ayant reçu le régime contrôle.
Les souris receveuses ont ensuite été soumises à des analyses biochimiques et comportementales. Le poids de chaque souris a été pesé tout au long de l’expérience.
Les résultats montrent qu’aucune différence significative n’a été constatée dans le poids corporel des souris à la fin de l’expérience. Cependant, les souris ayant reçu le microbiote HFD avaient des troubles de comportement très importants (problèmes d’orientation dans l’espace, perte de mémoire) par rapport aux souris ayant reçu le microbiote contrôle. Elles présentaient également des marqueurs d’inflammation intestinale et neuronale. Enfin, le microbiote HFD a été responsable de l’augmentation de la circulation des endotoxines, toxines issues de la membrane des bactéries, et de l’expression des lymphocytes.
Ces résultats prouvent que les modifications du microbiote, induites par une alimentation riche en matières grasses, suffisent pour modifier le comportement du cerveau, même en l’absence d’obésité. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes par lesquels le microbiote intestinal affecte le comportement. Le microbiote pourrait servir ainsi de cible thérapeutique pour les troubles neuropsychiatriques.
Référence : Bruce-Keller AJ and al. Obese-type gut microbiota induce neurobehavioral changes in the absence of obesity. Biological Psychiatry. 2015 April 1, 77(7), p.607-615.