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Céline Le Stunff. D’après les avis publiés le 11 janv. 2013

Depuis 2003, de nombreux effets indésirables en lien avec la consommation de préparations à base de thé vert ont été signalés à travers le monde. L’Anses a notamment été destinataire de 17 signalements de ce type dans le cadre de la nutrivigilance. Tous concernent des hépatites, survenues chez quinze femmes et deux hommes, à la suite de consommation de produits contenant du thé vert. Les produits concernés sont des compléments alimentaires (à l’exception d’un cas pour lequel le thé vert a été consommé en infusion). Afin de permettre d’identifier le rôle du thé vert dans les signalements reçus, l’Anses a analysé l’imputabilité des cas reçus jusqu’au 5 mai 2011 en se basant sur la méthode définie dans l’avis de l’Anses du 11 mai 2011 relatif à la construction d’une méthode d’imputabilité des signalements d’effets indésirables de nutrivigilance. 

Les cas d’hépatites étudiés ne permettent pas d’incriminer formellement le thé vert, la plupart pouvant être dus à d’autres causes (hépatite virale, auto-immune, prise concomitante d’autres substances connues pour leur hépatotoxicité). De plus, l’absence de données précises sur les quantités ingérées ne permet pas d’établir de lien entre la consommation de thé vert et la sévérité des hépatites observées. Bien que le nombre de signalements disponibles soit très faible au regard de la consommation de thé vert, quelle que soit sa forme, il apparaît toutefois que presque la moitié des cas sont d’imputabilité vraisemblable ou très vraisemblable. Dans ce contexte, il convient de poursuivre une surveillance attentive des cas déclarés dans le système de nutrivigilance et d’attacher une attention particulière à l’étiquetage des produits et au respect des recommandations spécifiées dans le cadre de la saisine 2011-SA-0139 relative à la sécurité d’emploi des préparations de thé vert. 

Dans un second avis, l’Anses recommande que l’étiquetage permette d’assurer le respect de la DJA de l’EGCG (gallate d’épigallocatéchol) en précisant une limitation du nombre de prises par jour en fonction du taux et/ou l’indication qu’«il convient de ne pas cumuler la consommation de plusieurs préparations à base de thé vert ». L’EGCG est le composé phénolique majoritaire dans le thé vert suspecté d’être à l’origine d’effets hépatotoxiques. En retenant les valeurs les plus élevées de la littérature, la DJA de ce composé peut être dépassée avec des préparations de thé vert dans certaines conditions de préparation ou d’utilisation usuelles. Néanmoins, l’Agence souligne que les cas cliniques, signalés au dispositif de nutrivigilance, imputés aux extraits de thé vert, sont rares au regard du nombre élevé de consommateurs de produits à base de thé vert. De plus, les résultats de dosages d’EGCG sont parcellaires et d’une grande variabilité, notamment selon les origines et les formes de préparations de thé vert. Ainsi, l’Agence estime indispensable de disposer de données complémentaires, notamment des résultats de dosage d’EGCG actualisés dans différents produits disponibles sur le marché français et selon différents modes d’utilisation, afin d’être en mesure de mieux caractériser l’exposition des consommateurs et émettre, le cas échéant, des recommandations plus précises. 

 

Sources :

Avis de l’Anses du 17 déc. 2012 relatif à la sécurité d’emploi des préparations de thé vert.
Avis de l’Anses du 13 déc. 2012 relatif au risque d’hépatotoxicité lié à la consommation de denrées alimentaires contenant notamment du thé vert.