Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 4 min
Céline Le Stunff. D’après le rapport publié en mars 2011.
L’analyse du règlement allégations, les expertises de l’AESA et les auditions réalisées par les groupes de travail des Académies nationales de médecine et de pharmacie ont mis en lumière un certain nombre de questions relatives à la consommation et à la sécurité d’emploi des produits potentiellement porteurs d’allégations, et à la confusion latente entre médicament et aliment. Face à ces questions et aux remarques auxquelles elles ont donné lieu, les Académies Nationales de Médecine et de Pharmacie recommandent :
Concernant les allégations nutritionnelles et de santé :
1 – de renoncer à la notion de profils nutritionnels qui ne peuvent être qu’arbitrairement définis, de limiter le nombre de denrées alimentaires susceptibles de porter une allégation, et de leur imposer un étiquetage spécifique précisant l’avantage et les inconvénients éventuels du produit concerné ;
2 – de fonder leur sélection, non seulement sur la démonstration scientifique de l’effet allégué, mais aussi sur la pertinence en termes de santé publique de la mise en marché de tels produits alimentaires, et sur le résultat d’une analyse bénéfice-risque approfondie ;
3 – de rejeter un modèle alimentaire et nutritionnel qui tend, par le biais de la réglementation européenne, à effacer progressivement des usages alimentaires nationaux dont on sait qu’ils sont globalement bénéfiques.
Concernant plus spécifiquement les compléments alimentaires :
1 – de revoir la directive 2002/46/CE afin d’instaurer une distinction entre :
- des compléments alimentaires qui soient des produits bien définis et caractérisés, destinés à être utilisés en cas de carence ou de déficience,
- les produits à base de plantes, non destinés à compléter une alimentation normale, qui pourraient être définis comme des suppléments alimentaires ;
2 – de faire en sorte que leur utilisation dans certains groupes de population spécifiques relève étroitement du conseil médical et / ou pharmaceutique ;
3 – d’imposer qu’il soit apposé sur les emballages des compléments alimentaires une mention précisant que ces produits peuvent être à l’origine d’incompatibilités avec certains médicaments ;
4 – de réviser le règlement 1924/2006 pour définir les conditions dans lesquelles les suppléments alimentaires (à base de plantes, voir en 1 ci-dessus) pourraient relever d’allégations nutritionnelles et de santé, et de publier une liste de plantes autorisées avec leurs conditions d’emploi ;
5 – de développer l’éducation du consommateur afin de l’éclairer sur les risques et les dangers liés à une utilisation irraisonnée et au mésusage de compléments alimentaires ;
6 – d’assurer la plus large information sur les listes communautaires d’allégations autorisées, et de veiller à ce que les professionnels de santé aient une formation en nutrition et en pharmacologie suffisante.
Source : http://www.academie-medecine.fr/