Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 4 min
Céline Le Stunff. D’après Les Cahiers de Nutrition et de Diététique, Août 2009.
Peu de travaux permettent d’appréhender la quantification simultanée des risques et des bénéfices santé liés à la consommation de certains aliments, notamment les poissons. La raison principale réside dans la complexité de l’utilisation dans le domaine alimentaire des approches employant les indices de qualité de vie liés à la santé (QALY, DALY). Leur utilisation reste marginale et au stade de la recherche. Pour l’instant, ce type d’outil n’apparaît pas envisageable comme aide à la décision dans la gestion de risque sanitaire et/ou de bénéfice nutritionnel.
Actuellement les méthodes utilisées pour quantifier le risque–bénéfice lié à la consommation d’aliments sont dites semi-quantitatives. Elles permettent de quantifier séparément les bénéfices nutritionnels et les risques toxicologiques. Mais cela ne permet pas toujours de répondre à la question de l’impact santé, notamment lorsque des dépassements des référentiels toxicologiques sont observés, comme cela est le cas pour les polluants organiques persistants. En revanche, c’est une aide précieuse pour définir des recommandations de consommation compatibles avec les référentiels nutritionnels et toxicologiques, notamment sur les groupes de populations les plus sensibles.
En termes de perspectives, l’Afssa a engagé depuis 2006 des travaux d’expertise sur les bénéfices et les risques liés à la consommation de produits de la mer. Par ailleurs, elle a été saisie en 2008 par la DGS afin de proposer des recommandations de consommation des produits de la mer pour les catégories de populations les plus sensibles. Le travail en cours concerne autant l’évaluation du bénéfice pour l’établissement d’un apport nutritionnel conseillé en acides gras, que l’évaluation du risque relatif à l’interprétation sanitaire des expositions aux dioxines et PCB.
Par ailleurs, en ce qui concerne le développement de méthodes intégrées d’évaluation combinées du bénéfice et du risque, plusieurs projets européens actuellement en cours tels que BENERIS (Benefit–risk assessment for food: an iterative value-of-information approach) et BRAFO (Risk–benefit analysis of foods) devraient permettre des avancées méthodologiques conséquentes pour mieux appréhender cette problématique.
Source : Leblanc JC, Sirot Véronique, Volatier JL. Analyse risque – bénéfice de la consommation de poissons. Cahiers de Nutrition et de Diététique, In Press, Corrected Proof, Available online 8 August 2009.